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Le Lab SalonsCE : la qualité de vie au travail

Les salariés sollicitent-ils souvent leur comité d’entreprise ? À en croire les élus de CE interrogés, au moins la moitié des salariés (51%) les solliciteraient tous les mois… Mais les salariés, ne sont plus que 8% à déclarer le faire !

Entre salariés et élus de CE, des perceptions croisées souvent à front renversé

Les salariés sollicitent-ils souvent leur comité d’entreprise ? À en croire les élus de CE interrogés, au moins la moitié des salariés (51%) les solliciteraient tous les mois… Mais les salariés, ne sont plus que 8% à déclarer le faire !

Et ce décalage de perception se manifeste également en matière de fréquentation annuelle du CE : seulement 68% des salariés déclarent faire appel à leur CE une fois par an tandis que les élus de CE surestiment cette fréquentation (98%)1. Globalement, ce sont donc 32% des salariés consultés qui ne font jamais appel à leur CE.

Une surestimation symptomatique d’un réel déficit de communication qui se confirme lorsqu’on interroge salariés et élus sur la communication du CE : alors que près de neuf élus sur dix (88%) dressent un bilan positif de leur communication vers les salariés, à peine plus de la moitié du personnel (58%) se dit bien informée des offres et services de leur Comité d’Entreprise.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant d’entendre d’un côté les salariés se plaindre que leurs élus ne sont « pas assez à l’écoute (de leurs) demandes » ou « communiquent peu sur les négociations avec la direction », et d’un autre côté, les élus regretter que les salariés « manquent d’intérêt sur les vrais sujets importants et critiquent systématiquement les élus ».

Pour les salariés, il reste tant à faire… On peut rapprocher ces résultats des représentations croisées entre élus de CE et salariés, obtenues dans le cadre d’une approche qualitative conduite également par le CSA2. Il en ressort que, aux yeux des salariés, le rôle social (Activités Sociales et Culturelles) reste le coeur de mission du CE et inclut aussi bien la sphère professionnelle que la sphère privée. Alors que pour les élus, les priorités sont, pour la plupart, inversées : ceux-ci mettant avant tout l’accent sur leur rôle économique et politique et sur la défense des salariés. Ces perceptions à front renversé, entre les salariés et leurs représentants, expliquent en partie que ces derniers ont tendance à surestimer la satisfaction des salariés au regard du travail de leur CE : même si la majorité des salariés (63 %) sont satisfaits de leur CE, les élus estiment cette part de satisfaction à 90 % !

Information sur les offres et services du CE

La perception du CE par les salariés structurée en premier lieu autour de la notion « d’avantages »3 fait ainsi écho à leur méconnaissance du rôle économique du CE, fonction complexe et obscure, conséquence d’un manque de communication et de dialogue entre salariés et leurs représentants.

  • Précisons que les salariés répondent à une question directe (« avez-vous fait appel à votre CE au cours des 12 derniers mois ») alors que les élus évaluent la fréquence de sollicitation du CE par les salariés en moyenne : « diriez-vous qu’en moyenne chaque salarié fait appel à vous… ». Ce qui ne remet pas en cause l’écart de perception au regard de son importance
  • Phase qualitative CSA.

Qualité de vie au travail : une insatisfaction notable et des attentes dominantes qui interpellent toutes les IRP

Le Lab SalonsCE – pour sa première édition – a mis l’accent sur la problématique de la qualité de vie au travail dans et hors de l’entreprise. Il apparaît que les salariés semblent plus satisfaits de leur qualité de vie au travail que ne l’estiment leurs élus. Plus de la moitié des salariés (51 %) accordent une note supérieure ou égale à 7 sur 10, quand les élus ne sont que 37 %. Un pessimisme des élus qui peut être attribué à leur plus grande sensibilité à des questions qui occupent leur quotidien dans la relation avec la direction.

SATISFACTION sur les offres et services du CE

En revanche, leurs avis convergent pour apprécier les efforts consentis par l’entreprise et les évolutions au cours des dernières années en la matière : 48 % des salariés et 53 % des élus les jugent de manière positive. A l’inverse, cela signifie que la moitié des salariés et des élus jugent les évolutions en matière de qualité de vie au travail plutôt ou très négatives. Notons que c’est la catégorie sénior (50-65 ans) qui porte le jugement le plus négatif (61%) alors que les plus jeunes (18-34 ans) sont les plus positifs (56%).

Efforts fournis par les entreprises pour améliorer la qualité de vie au travail des salariés

Il y a également une convergence des opinions lorsqu’il s’agit de préciser la nature des attentes des salariés. Trois attentes prioritaires émergent nettement :

  • Les conditions de travail avec priorité à la pénibilité et à la charge de travail (59% des salariés).
  • La reconnaissance et le développement des personnes centrés essentiellement sur la rémunération (45% des salariés).
  • La qualité des relations sociales dans l’entreprise qui fait la part belle au dialogue social (40% des salariés).

Attente sur la qualité de vie au travail

Avec ces attentes prioritaires, les salariés font ainsi appel à toutes les Instances Représentatives du Personnel (IRP) : le CHSCT, les délégués du personnel, les délégués syndicaux et les élus de CE. Conditions de travail, rémunération et dialogue social, tout est lié au sein de l’entreprise…

Et les salariés restent à ce propos relativement insatisfaits du travail effectué par leurs élus : entre 45 et 60% selon les thèmes. Un score peu valorisant qui doit être analysé à l’aune de l’importance des attentes bien sûr mais aussi des déficits de communication qui ne doivent pas porter exclusivement sur le résultat mais aussi sur l’action conduite et par là, sur la responsabilité de l’entreprise.

Qualité de vie au travail hors de l’entreprise : au-delà des grands standards des activités sociales et culturelles, la famille, le logement et la mobilité apparaissent comme les grands oubliés.

Sur le champ du « hors travail », les salariés jugent plus positivement leur qualité de vie que ne l’estiment les élus : 76 % des salariés lui accordent une note supérieure ou égale à 7 sur 10, contre seulement 37 % des élus. Lorsqu’il s’agit d’évaluer les actions conduites par l’entreprise, l’écart se resserre mais reste significatif : 50% de jugement positif par les salariés et 39% pour les élus. D’ailleurs seulement 41% de salariés expriment spontanément des attentes sur ces questions.

QUALITÉ DE VIE en dehors du TRAVAIL

Plus précisément, lorsqu’on interroge les salariés sur leurs attentes en matière de qualité de vie en dehors de l’entreprise, pas de surprise : ce sont les vacances (58%), la culture et les loisirs (40%) et la santé-prévoyance (30%) qui arrivent en tête avec des taux de satisfaction des actions du CE relativement bons pour les thèmes prioritaires comme pour les séjours de groupes ou les chèques vacances (40%) le cinéma (46%) ou les mutuelles (51%).

De fait, le domaine historique de compétences des CE, les activités sociales et culturelles, apparait comme le plus prisé par les salariés et aussi le plus satisfaisant. Notons quand même là aussi des taux de services non proposés importants qui peuvent être dus soit à l’absence effective de service soit à un déficit de communication.

Lorsque l’on dépasse l’univers des activités sociales et culturelles, d’autres attentes également convergentes (entre salariés et élus) ressortent de façon significative : les services aux familles (19 %), le logement (17 %) et le transport et la mobilité (14 %). Pour ces domaines les taux de satisfaction de l’action des élus se révèlent très faibles hormis pour le 1% logement (43%) et souffrent surtout d’une importante absence d’offre de la part des CE. Il reste encore beaucoup à faire…

Le LAB SalonsCE

Le « Lab SalonsCE » est une étude annuelle lancée par SalonsCE. Son objet est d’explorer le champ des activités des élus de CE et de tous les représentants du personnel, d’éclairer les besoins et attentes des salariés et d’en faire émerger de nouvelles pistes d’actions pour les CE. Pour sa première édition, Le « Lab SalonsCE » a fait appel à l’institut d’études CSA pour conduire une étude* quantitative et qualitative portant sur la qualité de vie au travail dans et hors l’entreprise. Elle s’est articulée en deux phases, la première quantitative, la seconde qualitative.

* Enquête CSA pour SalonsCE, réalisée en novembre 2013 sur un panel de 1010 salariés et de 334 élus, d’entreprises privées de plus de 50 salariés. Echantillons représentatifs du marché des CE en termes de taille d’entreprise et de secteur d’activité.Avez-vous le sentiment d’être bien informé/ sur les offres et services proposés par votre Comité d’entreprise ?Ces dernières années, globalement, diriez-vous que vous êtes très satisfait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout satisfait du travail de votre CE ?Ces dernières années, comment qualifieriez-vous l’évolution des actions de votre entreprise dans l’amélioration de votre qualité de vie au travail ?Parmi la liste suivante, quelles sont vos 2 principales attentes à l’égard de votre qualité de vie au travail ?Ces dernières années, comment qualifieriez-vous l’évolution des actions de votre entreprise dans l’amélioration de votre qualité de vie hors du travail ?“Une étude en miroir pour éclairer le champ des activités des CE, plus particulièrement en matière de «qualité de vie au travail, dans et hors l’entreprise“.

Les objectifs :

  • Établir les caractéristiques dominantes de la relation entre élus de Ce et salariés.
  • Identifier les attentes prioritaires des salariés en matière de qualité de vie au travail dans et hors l’entreprise.
  • Mettre en regard la perception de ces problématiques par les élus de CE.
  • Identifier et tester les solutions nouvelles qui pourraient émerger concernant les sujets prioritaires ainsi repérés.

Phase quantitative :

Questionnaire administré par internet à un échantillon (salariés et CE) d’entreprises privées disposant d’un CE (de plus de 50 salariés). Ces échantillons sont représentatifs du marché des CE en termes de taille d’entreprise et de secteur d’activité.

Phase qualitative :

  • Animation de deux groupes auprès des salariés (cadre et non cadre) et de deux groupes auprès des élus de CE.
  • Animation portant sur les représentations, rôles et attentes d’une part, sur les thèmes de la mobilité et du logement d’autre part.